Dunkerque, pas un simple film de guerre

Des films de guerres, il y en a des centaines. Certains nous laissent avec une sensation de tricherie, comme si on venait de nous raconter une jolie petite histoire, et d’autres nous laissent un vide profond et un désarroi absolu. Entre victoires impossibles ou défaites catastrophiques, on a l’impression que les films sur la Guerre se situent entre dépression ou invincibilité.

Seulement quelques uns se dénotent parce qu’ils arrivent à exposer un côté très humain de la Guerre. Oui, parce que celles-ci n’ont pas été combattue par des tanks, des avions, ou des bateaux, elles l’ont été par des êtres humains. Et on ne range pas dans une case “héros” ou “lâche”, des personnes qui ont vu les horreurs que la plupart d’entre nous aujourd’hui, ont la chance de ne pas avoir vu.

Tout ceci pour dire que les films de guerres, et notamment celui de la Deuxième Guerre Mondiale n’ont pas toujours le mérite de sortir de la norme. Ainsi, lorsque j’ai vu pour la première fois la bande d’annonce de Dunkerque, j’étais partagée entre mon a priori sur les films de ce genre, et une bande d’annonce qui m’a donnée des frissons. Pour le coup, l’équipe Marketing du film a réussi à maîtriser l’art des bandes d’annonces, qui est souvent sous estimé; entre donner envie et ne pas raconter toute l’histoire.

Avec une certaine appréhension, je suis allée le voir aujourd’hui et en sortant je n’ai pas arrêté de penser à la manière dont j’allais vous présenter mon avis sans bâcler l’essence même du film.

Sans plus tarder, je vais essayer de le faire, avec plus de sérieux dont j’ai l’habitude.

  • La survie ou l’entre-aide, des thèmes forts, mais pas des clichés

Christopher Nolan nous plonge dans une réalité très peu connue, celle de l’armée britannique et français à Dunkerque en 1940. Piégés, abattus et terrifiés, nous voyons des soldats qui ne cessent de regarder l’horizon, en espérant voir une dernière fois peut-être, leur maison. Tout ce qu’ils attendent c’est d’être évacués, mais l’armée allemande n’est pas du même avis et le montre à travers des bombardements et des tirs venant des airs. Mais nous ne voyons que très peu ces allemands de l’ombre. Le film se concentre vraiment sur le vécu de quelques soldats et mêmes de civils qui ont vu, combattu et survécu à cette fameuse évacuation du début de la Guerre. On ne nous montre pas des héros incroyables qui font tout pour libérer une France occupée. Nous sommes aux côtés d’hommes, presque d’adolescents qui ne veulent pas mourir, même au nom d’une patrie. Mais nous sommes aussi aux côtés de civils, qui répondent à l’appel et qui choisissent malgré le danger, de venir en aide à cette chair à canon.

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Se sauver et vivre, aider ou mourir? Ces questions sont réellement posées au cours du film, sans jamais poser une pression morale sur les personnages. Certains décident d’aider, malgré ce que ça peu représenter pour le futur, et ceux-là on les applaudi pour leur courage. D’autres décident de nager pour se sauver, en voyant des amis se noyer, ou courir sans regarder derrière, mais eux aussi on les applaudi pour leur courage. Fini le cliché du lâche qui est détestable ou du héros tant aimé. Plusieurs fois pendant le film, nous voyons nos pensées ou avis sur un personnage remis en cause, parce qu’il n’agit pas de la même manière dans chaque situation. Et c’est tout çà l’art de ce film, c’est qu’il ne catégorise pas et ne magnifie rien. Entre un pilote qui a sauvé des personnes, mais dont l’utilité est remise en cause par un soldat mécontent, ou un soldat traumatisé qui ne cherche qu’à fuir et sera récompensé malgré le mal qu’il a pu faire… tous ces personnages ont une histoire, un vécu, un ressenti que le film nous transmets, ne les montrant pas seulement comme des coquilles vides, mais comme des hommes.

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  • Des scènes époustouflantes et une musique qui en fait honneur 

Ce que j’ai profondément adoré dans ce film, c’est le partage des scènes entre les différents personnages, mais aussi la chronologie dans laquelle Nolan nous présente les scènes. On nous plonge dans la mer, on nous fait voler dans les airs et nous font courir dans la ville. Rien que la première scène, j’ai cru que mon cœur aller lâcher, tellement la tension était forte et que les bruits des mitraillettes me perçait les tympans. Non, ce n’est pas agréable, mais cela nous donne l’impression de vivre la même chose qu’eux et nous aussi on a envie de fuir et se protéger.  Puis tout d’un coup, on se retrouve portés dans les airs, avec trois pilotes anglais qui échappent aux tirs ennemis. Puis on saute sur un petit bateau conduit par un vielle homme et deux ados qui font ce qu’ils peuvent pour sauver ceux qui peuvent encore l’être.

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Ces sauts dans le temps et dans l’espace ne font qu’amplifier notre compréhension de ce qu’a pu être ce sauvetage pour ces différents hommes. On nous fait changer de point de vue et de peau pour mieux nous intégrer dans l’histoire et dépasser les jugements. Les sauveurs sont sauvés, les héros peuvent mourir, mais l’histoire continue, malgré la défaite. Les sons qui étaient inhabituels au début du film pour nous, commencent à prendre toute leur signification à mesure que l’on avance dans l’histoire : un avion ennemi qui s’approche, une torpille qui est lancée ou des tirs d’entraînement; on les reconnait et on les fuit avec eux. Hans Zimmer a en plus fait un excellent travail en accentuant, à travers la musique, la tension des scènes, la peur des hommes et l’agonie des morts. Tout est fait pour ne pas être simples spectateurs, mais de véritables survivants d’une triste histoire.

dunkerque-le-meilleur-film-de-nolan-36396Ma seule critique vis à vis de ce film, est le fait que l’armée française n’est aperçue qu’une seule fois au cours de l’histoire, alors que nous savons qu’elle n’a pas été aussi dérisoire pour la mettre au second plan. Après, je peux comprendre ce choix là, puisque le film est centrée sur l’évacuation des anglais à Dunkerque et non pas sur une collaboration anglo-français. N’empêche, j’aurais aimé voir un peu plus les défenses française qui bloquaient l’avancée allemande.

En résumé: j’étais stupéfaite par la justesse de ce film. Réaliste, mais à la fois époustouflant, déprimant mais rempli d’espoir. Non, Dunkerque n’est pas un film de guerre comme les autres et il mérite sa place avec les grands du cinéma. Donc si vous hésitez à aller le voir, n’hésitez plus. On sait comment l’histoire se fini, mais c’est toujours important de se remémorer que ce n’est pas qu’une simple histoire, mais un réel vécu et un épisode déterminant dans l’Histoire du monde. 

 

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5 Comments Add yours

  1. le cinema avec un grand A says:

    Une maitrise totale, mais le parti pris au niveau de l’émotion m’a tout de même gêné.

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    1. movievaures says:

      De quel parti pris tu parles ?

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      1. le cinema avec un grand A says:

        Chrsitopher Nolan a favoriser en priorité les sensations à travail sa mise en scène et le son. L’émotion est dosée au minimum

        Liked by 1 person

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